Présenter notre obédience de Memphis Misraïm sans la vivre est un véritable défit !
Nous nous réclamons d’un rituel égyptien. Mais en quoi notre rituel est-il réellement égyptien ?
Nous ne connaissons pas les mystères qui se déroulaient dans « la Maison de Vie » qui étaient précieusement préservés. Ce que nous savons, c’est qu’en Egypte, Tout est symbole, depuis les gigantesques temples jusqu’aux plus petits hiéroglyphes. La pyramide lance sa géométrie symbolique vers le Ciel, la salle hypostyle est le chemin sinueux dans le marécage des origines. Plotin ne disait-il pas en évoquant les symboles égyptiens :
« Les Égyptiens savants faisaient preuve d’une science consommée en utilisant des signes symboliques par lesquels ils s’appuyaient sur l’Intuition, sans avoir recours à la parole. »
Cette science n’est pas donnée, elle est proposée, elle ne donne pas la Vérité, elle décrit un chemin qui peut mener vers elle. Ne dit-on pas que le symbole ne sera devenu vivant que lorsque le scribe sera, lui-même, devenu calame.
Voila à mon sens ce qui nous rapproche de l’Egypte.
Chez nous aussi tout est symbole depuis le Temple qui nous entoure, en passant par le rituel ses gestes et ses paroles. Ce qui est intéressant dans cette perspective ; à travers la lecture initiatique du mythe osirien, c’est évidemment de ne pas rester à la surface des choses. De toujours remettre en question les symboles qui nous sont proposés. De manière à les vivre de l’intérieur, à les incarner, toujours sur le fil du rasoir, en perpétuel questionnement.
La maçonnerie n’est-elle pas l’école de la sagesse de l’incertitude ?
Sagesse et Incertitude, à priori ces deux termes peuvent paraître antinomiques.
Mais le Sage n’est-t-il pas celui qui avance l’esprit ouvert à l’inattendu, l’incontrôlé, près à trouver ce qu’il ne cherche pas ? A l’opposé de tout dogmatisme, celui qui accepte l’étonnement, voir le provoque.
Nul repos pour le Sage, nul repos pour le Maçon, qui naviguent de concert sur la mer du questionnement.
Mais quel voyage passionnant !